Les SOS Familles Emmaüs agissent contre le malendettement
La crise économique commence à sévir à partir des années 80. Pour faire face à la montée de la misère due au chômage, à la précarité du travail, à la grande exclusion, le mouvement Emmaüs élabore de nouvelles réponses.
– Triplement du nombre des communautés entre 1978 et 1989 – de 33 à 91.
– Création et développement de structures d’insertion qui s’autonomisent.
– Mise en place de :
- structures d’hébergement
- aides d’urgence
- comités de lutte contre l’endettement des familles (SOS Familles)
Bénévoles dans un comité d’amis SOS-Familles
Historique
SOS-Familles naît en 1967 à Rouen (communauté Emmaüs) sous la houlette d’Anne-Marie Poinsignon (photo ci-dessous) épouse du sous-préfet. Elle est soutenue par l’abbé Pierre. Ce dispositif, en liaison avec tout un réseau ( assistances sociales, la CAF, offices HLM…) va aider les familles endettées localement. Les SOS-Familles ne s’étendront à d’autres communautés qu’à partir de 1975.
Fonctionnement
Le fonds de roulement est alimenté par les versements de communautés, de subventions locales ainsi que de prêts de la CAF.
But : Briser la spirale de l’endettement qui conduit à l’expulsion des familles de leur logement et aussi au placement des enfants.
Comment ?
Versement aux familles de sommes d’argent (prêts sans frais ni intérêt)– ceci pour éviter les poursuites et redémarrer – Les familles sont solvables car les sommes doivent être remboursées –
http://emmaus-france.org/contre-le-malendettement-les-sos-familles-emmaus/
Pourquoi ces remboursements ?
– apprendre à gérer un budget afin de devenir autonome et responsable.
– L’argent remboursé sert à aider d’autres familles.
Le taux annuel de non remboursement : – de 5 %
L’augmentation du fonds de roulement permet d’aider de plus en plus de familles :
2 en 1967
250 en 1975
Face au succès de ce dispositif, l’abbé Pierre veut l’étendre à d’autres communautés.
En 1983, il y a déjà 15 implantations sur le plan national. Toutes sont rattachées à des communautés ou à des comités d’amis.
Cette action qui montre son efficacité intéresse les pouvoirs publics (France, Belgique).
Mise en place de dispositifs publics entre 1980 et 1990 contre le surendettement.
Mais malgré cela, le problème perdure en raison du chômage, de la précarité du travail, du développement des crédits…
– 200 000 ménages touchés par le surendettement en 1989
– 500 000 en 2003
Les comités locaux SOS-Familles ne cessent de croître car actuellement, ils sont 58. De plus en plus de familles sont aidées.
Les SOS-Familles constituent donc une activité petite mais notable.
Mais
Le dispositif SOS Familles connaît des limites :
– Baisse constante du rapport familles reçues/familles aidées car de plus en plus de familles vivent des minima sociaux et ne sont donc pas solvables.
– Dossiers de plus en plus lourds et difficiles à traiter – bénévoles désemparés devant cas de figures –
– Manque parfois de moyens – d’espaces – de bénévoles – de temps – de formation –
Important : Les comités SOS-Familles dépendent totalement (à 90%) de la solidarité des communautés et des comités d’amis.
Depuis quelques années, la fondation abbé Pierre apporte une aide importante pour la prise en charge des dettes de logement des ménages en grande précarité.
Ce texte a été écrit à partir du livre d’Axelle Brodiez intitulé « Emmaüs et l’abbé Pierre » aux éditions Sciences Po – les Presses.
Solidarité Emmaüs (extrait du compte-rendu du CA du 11 avril 2018)
Les membres du CA ont voté à l’unanimité une aide de 3600 euros/an (reconductible) à l’association SOS-Familles.
« SOS Familles : association tenue par des bénévoles pour venir en aide aux familles en difficulté financière (surendettement principalement) : 3600€ / an reconductible. Adopté à l’unanimité »
Siège de l’association : 47 avenue de la résistance à Montreuil.
Pour l’équipe : Elisabeth Matéos